HELIAS Per-Jakez

Per Jakez Helias
Per Jakez Helias

Pierre-Jakez passe son enfance dans un milieu bretonnant : le français, langue de l'école et de l'état civil, n'est pas utilisé dans la vie courante. Il ne commence à l'apprendre qu'en entrant à l'école primaire (publique) ; sans renier sa langue maternelle, il se prend d'affection pour cette nouvelle langue. Dans sa famille, le français est tout de même connu de ses grands-pères (Alain Le Goff a fait son service militaire à Kairouan) et de ses parents : son père a fait son service militaire (à Vannes, au 35° d'artillerie), puis la guerre pendant 4 ans ; sa mère le connaît assez pour écrire des lettres en français6. Il a aussi des oncles qui vivent à Rennes et à Paris (Pierre-Jakez fait un séjour à Paris chez l'un d'eux en 1926, et un autre en 1929), dont certains mariés à des non bretonnantes.

 Pierre-Jakez Hélias, en breton Per-Jakez Helias, pour l'état-civil Pierre-Jacques Hélias1, né le 17 février 1914 à Pouldreuzic (Finistère), mort le 13 août 1995, est un journaliste, homme de lettres et folkloriste de langues bretonne et française. Il est particulièrement connu pour son livre Le Cheval d'orgueil, adapté au cinéma par Claude Chabrol en 19802.

 Avant son mariage, Pierre-Alain Hélias était un « grand valet » (mevel braz), un second d'exploitation en fait ; après la guerre, durant laquelle il a appris à conduire les poids lourds, il devient bûcheron et conducteur à la scierie du village, plus ou moins contremaître de l'entreprise7. Sur le plan politique, il fait partie du clan des « rouges », c'est-à-dire des républicains radicaux qui soutiennent le député Albert Le Bail. Cela n'empêche pas Pierre-Jakez de recevoir l'instruction religieuse habituelle

En 1946, il est chargé, avec Pierre Trépos, de relancer les émissions de radio en langue bretonne, mission qu'il assumera jusqu'en 1960 à raison d'une émission par semaine (de seulement une demie heure), écrivant des sketches et des pièces de théâtre.. La première a lieu le 21 décembre 1946. Lui et Pierre Trépos créent rapidement deux personnages récurrents, Jakez et Gwilhou. Au bout d'un an, il obtient les moyens de faire des reportages, ce qui lui permet d'accumuler un matériel ethnographique important. Un peu plus tard, il prolonge l'émission de radio en participant à des rencontres avec les auditeurs.

Le Cheval d'orgueil est écrit à la demande de Jean Malaurie et publié en 1975 : ce récit de son enfance lui vaut une célébrité nationale26. En 1977, il publie Les Autres et les miens, recueil de contes, puis des romans en français. Sa poésie en breton, dont il effectuait presque toujours une traduction française est d'une grande qualité (Maner kuz - Manoir secret, 1964 ; Ar Mên du - La Pierre noire, 1974 ; An Tremen-buhez - Le Passe-vie, 1979 ; Amsked, Pobl an noz - Clair-obscur, Le Peuple de la nuit, 1990). En 1971, il participe aux premières émissions de télévision en breton Breizh o veva (« Bretagne vivante »).

En 1990, il prolonge Le Cheval d'orgueil par Le Quêteur de mémoire qui concerne sa vie d'adulte et évoque à partir de là les problèmes de la culture bretonne.

En 1991, il est décoré de l'Ordre de l'Hermine.